50 ans sans chasse dans le canton de Genève

Tirer les sangliers et cervidés en surnombre, ou avoir recours à une méthode contraceptive pour limiter leur reproduction ?

Le sondage s’est déroulé du 1er mars au 30 avril 2024. Il n’est maintenant plus possible d’y participer. La publication des résultats sera mise en ligne sur cette page le 15 mai 2024.

Explications

Depuis l’interdiction de la chasse en 1974, suite à une votation populaire, la faune s’est développée de façon très positive. Malgré une taille restreinte de seulement 282 km2 et une forte urbanisation pour un total de 500’000 habitant-e-s, le canton de Genève abrite une faune diversifiée comptant plus de 20’000 espèces animales.

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Le nombre d’oiseaux d’eau hivernants a fortement augmenté et il n’y a jamais eu une telle richesse et diversité de canards sur le lac et les cours d’eau. Les densités de lièvres du canton comptent parmi les plus élevées de Suisse. Les populations d’ongulés, notamment de sangliers et chevreuils, devenues rares en 1974, sont également bien présentes. Suite à sa réintroduction en France, le cerf, qui avait totalement disparu depuis 150 ans, fait un retour progressif depuis une quinzaine d’années. Une population résidente est maintenant établie dans les bois de Versoix.

Protection des cultures contre les dégâts

Si cette situation peut réjouir les habitant-e-s et promeneurs du canton, qui peuvent ainsi observer de nombreux animaux en milieu naturel, la situation nécessite de clôturer un grand nombre de parcelles agricoles ou forestières pour les protéger des dégâts commis par la faune. Malgré la pose temporelle chaque année de 80 à 100 kilomètres de clôtures électriques, les coûts liés aux indemnisations des agriculteurs et à la prévention globale des dégâts sont estimés à environ Fr 300’000.-.

Accidents impliquant la faune

Un nombre élevé d’animaux augmente aussi les risques pour la sécurité publique, notamment lors d’accidents sur la route. Ainsi, toutes espèces confondues, entre 50 et 100 accidents sont annoncés chaque année.

Régulation des animaux

L’interdiction de la chasse n’a jamais totalement stoppé les tirs contre les animaux. Les différents textes légaux ont toujours prévu la possibilité de les pratiquer, mais uniquement en dernier recours, une fois que toutes les mesures préventives ont été épuisées (art. 16, al 1 LFaune).
Pour autant, l’État ne fait pas appel à des chasseurs pour effectuer des tirs de régulation. Cette tâche est dévolue aux gardes de l’environnement, sous la direction de L’Office cantonal de l’agriculture et de la nature (ci-après l’OCAN).
Pour des questions de tranquillité de la faune, d’efficience technique et de sécurité publique, les gardes effectuent les tirs de nuit, avec des amplificateurs de lumière. Pour minimiser le stress ou la souffrance des animaux, aucune battue ni traque ne sont réalisées. Les tirs se font une fois la cible identifiée avec la garantie que l’animal soit tué sur le coup, ce qui, selon l’OCAN est le cas pour 99% des tirs.

Nombre d’animaux tirés

La régulation des mammifères concerne principalement les sangliers et les cervidés. Depuis le début des années 2000, environ 200 sangliers sont abattus chaque année. Ces chiffres s’expliquent par la volonté des autorités de maintenir une population de 170 sangliers à un niveau limitant les dégâts. Les tirs visent à stabiliser cette population qui peut doubler chaque année en raison de la reproduction des laies.
Depuis les années 2015, c’est au tour des chevreuils d’être abattus, en raison de l’augmentation des dégâts sur les vignes du Mandement. Entre 20 et 30 chevreuils sont ainsi abattus chaque année.
Entre le 1er décembre 2023 et le 31 janvier 2024, ce sont 25 cerfs qui ont été abattus dans les bois de Versoix. Ces abattages de cerfs seront probablement eux aussi amenés à se répéter.

Solution pour le remplacement des tirs

Suite à l’annonce par le Conseil d’État en octobre 2023 d’effectuer des tirs de cerfs, plusieurs organisations, soutenues par une pétition ayant réunis plusieurs milliers de signatures, ont demandé que soit utilisé le vaccin immuno-contraceptif GonaCon pour réduire les populations de sangliers et cervidés, en remplacement des tirs.
L’utilisation d’une méthode contraceptive, comme méthode préventive, est d’ailleurs conforme à l’article 16 de la loi genevoise sur la faune.

Utilisation du vaccin GonaCon

L’intérêt du vaccin GonaCon est que son effet est réversible. Les anticorps que l’organisme produit après la vaccination vont bloquer la production d’hormones (la gonadotrophine) et le processus de reproduction de l’animal. La durée moyenne de l’effet du vaccin est d’environ deux années. Elle permettrait de stabiliser ou de réduire les populations d’animaux dans les zones où elles commettent trop de dégâts, tout en laissant une partie des femelles mettre bas selon le nombre d’animaux souhaité. Le GonaCon est utilisé avec efficacité depuis une dizaine d’années sur des populations de cervidés et de sangliers, sans que des effets négatifs (comportementaux ou autres) n’aient été constatés.

Tirs de régulation ou vaccination contraceptive ?

Qu’il s’agisse de tirs ou de l’utilisation du GonaCon, l’opération devrait être identique, en termes de dépenses.

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Le temps moyen nécessaire à un garde pour tirer un sanglier est de 8h à 15h par animal. Le coût annuel moyen pour le travail de régulation est estimé à Fr 200’000.-, auquel il faut déduire Fr 30’000.- obtenus par la vente de la viande à une boucherie de la place.
Quant au prix du vaccin, il est peu onéreux. Mais les captures de sangliers ou cervidés pour les vaccinations et marquages nécessiteraient plus de moyens humains que les tirs. Pour réduire les coûts, l’OCAN pourrait être secondée par des bénévoles issus d’organisations partenaires, par exemple de protection de la nature ou des animaux, comme cela a déjà été le cas lors d’autres projets. Réduire des populations d’animaux dans des zones sensibles, permettrait aussi de réduire les coûts pris en charge par le canton pour la protection des cultures, ainsi que les contraintes imposées aux agriculteurs qui doivent gérer les installations.

Cependant, ces deux méthodes soulèvent des questions éthiques différentes : est-il préférable de laisser des animaux en vie, mais en ayant inhibé de façon temporaire la capacité de reproduction d’une partie d’entre eux ? Ou comme cela se pratique maintenant, d’en abattre un certain nombre, mais sans influer sur le cycle hormonal naturel des animaux ?

Si vous avez besoin de plus d’informations pour faire votre choix quant à la solution la plus éthique pour gérer les populations d’animaux sauvages, vous pouvez consulter les deux argumentaires ci-dessous :

Donnez votre avis en participant au sondage

Important : la participation au sondage est réservée aux habitant-e-s du canton de Genève, quels que soient leur âge et nationalité.

Vous ne pourrez participer qu’une seul fois! Les votes multiples ne sont pas acceptés.

Diffusez ce sondage autour de vous. Plus importante sera la participation, plus il sera possible d’en tirer une tendance représentative de la population.

Durée du sondage
Le sondage est ouvert du 1er mars au 30 avril 2024.

Résultat du sondage
Le résultat global du sondage, sans les données personnelles liées aux participant-e-s, sera publié sur cette page le 15 mai 2024. Il fera l’objet d’une communication aux médias et sera communiqué au Conseil d’État et au service en charge de la gestion de la faune dans le canton de Genève.

Informations sur le traitement des données
La stricte confidentialité des données personnelles est garantie par l’organisme gestionnaire du sondage. Les informations collectées servent uniquement à contrôler le lieu de résidence pour la participation au sondage. Une fois celui-ci clos, toutes les données seront effacées dans un délai de 60 jours. En aucun cas des données ne pourront être stockées ou utilisées à d’autres fins que celles utiles au bon déroulement du sondage.
En participant au sondage, l’utilisateur-trice accepte que ses données soient utilisées, conformément aux conditions mentionnées.

Utilisation inappropriée de la plateforme du sondage
L’organisme gestionnaire du sondage se réserve le droit d’engager toute action judiciaire à l’encontre de toute personne ou organisation qui tenterait de perturber le fonctionnement du sondage ou d’effectuer des tentatives de votes multiples.